dimanche 28 octobre 2012

«Réaliser le canal Seine-Nord Europe est une nécessité pour la relance et pour l'emploi»

Chers amis,

Je viens de lire et signer la pétition en ligne.: «Réaliser le canal Seine-Nord Europe est une nécessité pour la relance et pour l'emploi»  ...et mille autres raisons...!!!!
( Transport / Logistique / Développement durable / fluvial Français etc.. )

http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2012N30737

Personnellement, je suis d’accord avec cette pétition et je crois que vous pouvez l’être aussi.

Souscrivez à cette pétition et divulguez-la auprès de vos contacts.

Merci,
vanessa

mercredi 17 octobre 2012

dimanche 16 septembre 2012

Ornella Vanoni - Dettagli

A LIRE : «Contre la barbarie» Klauss Mann

AUTEUR :
Klaus Mann est né le 18 novembre 1906 à Munich. Il entre en littérature au début de la république de Weimar. Adversaire du nazisme, il quitte l’Allemagne en 1933 et est déchu de sa nationalité en 1935. Il se suicide à Cannes, le 21 mai 1949. Son talent s’est aussi bien exprimé dans le roman que l’essai, le théâtre et l’autobiographie. Son œuvre est aujourd’hui considérée comme l’une des plus importantes de la littérature allemande. Contre la barbarie (Phébus, 2009) et Point de rencontre à l’infini (Phébus, 2010) en sont les preuves irréfutables.


«Autant aller directement à l'essentiel: cette lettre de Klaus Mann adressée à Stefan Zweig en octobre 1930, juste après le succès électoral des nazis au Reichstag, succès étourdissant, jugé par Zweig dans un article comme un signal de la jeunesse «contre les lenteurs de la haute politique». Zweig trouve «naturelle» cette révolte des jeunes; ce ne serait que pour ses propres goûts personnels, il n'y mettrait bien sûr pas le petit doigt, mais il est d'humeur compréhensive. Les jeunes... La réponse de Klaus Mann à l'illustre auteur est cinglante:
«Tout ce que fait la jeunesse ne nous montre pas la voie de l'avenir Moi qui dis cela, je suis jeune moi-même. La plupart des gens de mon âge - ou des gens encore plus jeunes - ont fait, avec l'enthousiasme qui devrait être réservé au progrès, le choix de la régression. C'est une chose que nous ne pouvons sous aucun prétexte approuver. Sous aucun prétexte.»
Toute la suite de cette réponse est un prodige d'insolence respectueuse, de lucidité ardente; elle pourrait servir d'emblème à ce recueil de textes réunis aujourd'hui grâce aux bons soins de Dominique-Laure Miermont. Articles, lettres, réponses à des questions, ils ont tous en commun cette même vigueur, ce même irrespect fondamental et immédiat pour la mauvaise puissance qui entraîne son pays, et quel pays: l'Allemagne, la merveilleuse Allemagne de Bach et Goethe, de Novalis et Heine. Comment une telle chose aura-t-elle été possible? A la vérité, le Klaus Mann de 1930, prenant sur lui de tancer le grand Zweig, a déjà saisi la mesure des événements, il a déjà fait ses comptes. Il a observé, à moins d'un mètre, Hitler à la terrasse d'un tea-room munichois, se gavant de tartelettes à la framboise (la scène figure dans «le Tournant»), et il a compris tout de suite qu'on avait affaire à un «minable».
Voici donc cet enfant de l'exquise République de Weimar, ayant goûté au vertige du frivole, capable soudain de cette sagesse, d'une incroyable capa cité de recul, de dessillement: il demeure l'ange bouleversant, le noctambule des temps new-yorkais de l'émigration solitaire, preneur de drogue et de sexe et en même temps, oui, ce sage qui résiste pied à pied aux chimères du Nouveau. Car il ne faut pas s'y tromper, et Klaus Mann ne s'y est pas trompé: ce qui a fait au début le succès des nazis, ce fut d'abord d'incarner une forme de modernité, une excellence dans ce que nous appelons aujourd'hui l'art de la «com».
Klaus Mann n'était pas juif, il était pétri de cette culture allemande dont son père, Thomas Mann, le Magicien, et son oncle Heinrich, le républicain, l'admirateur de Zola et de la France, furent pour lui les si précieux transmetteurs: on a vu dans d'autres cas comme cet héritage incomparable se révéla insuffisant. Klaus Mann eût pu rejoindre les rangs de cette élite culturelle, littéraire, qui trouvait aux nazis un air original, quasi amusant, certes un peu vulgaire, mais allant dans le bon sens. Combien d'écrivains européens furent capables, au même moment, d'une telle capacité de discernement?

Destin tragique

C'est qu'on touche ici au point central de la solitude qui fut celle de Klaus Mann tout au long de ces années. Et laissons donc ici cette lancinante complainte du fils maudit, écrasé par le génie paternel. Klaus Mann était allemand, il a aimé l'être jusqu'à la fin: on veut dire par là que l'Allemagne est restée pour lui un de ces lieux du monde où le Beau s'est montré, et on ne peut lire ici sans être profondément ému ces pages de confiance adressées malgré tout à son pays, aux gens qui y vivent. Klaus Mann n'a jamais cru qu'il y avait autre chose, dans le nazisme, qu'un terrifiant pouvoir d'enlaidissement et de destruction de ce qu'il y a de meilleur et de plus beau ici-bas.
Autre point encore, dont témoignent ces textes et qui est fondamental pour la lecture que nous allons en faire désormais: la lucidité dont Klaus Mann fait preuve à l'égard de l'URSS et de son maître de l'époque,Staline. Cela explique en quoi Klaus Mann reste un contemporain capital du XXe siècle. Et pas seulement pour la mémoire. Le destin tragique de Klaus Mann, qui se suicide à Cannes le 21 mai 1949, dans le plus grand isolement, échappe à ces nobles besoins mémoriels que nous avons sans cesse à la bouche. Ce qu'il nous transmet est d'une autre nature: il y a dans ces textes comme dans tous ses livres une aptitude à la nuit de l'homme lucide qui ne tient pas dans les seules limites du militant, fût-il prophétique. D'une certaine manière, Klaus Mann est une incarnation bouleversante du XXe siècle dans tout ce qu'il peut avoir à la fois d'ardent et de désespéré.»

De l'amitié - Droz.


[...] S'il est rare de trouver des amis, n'est-il pas à peu
 près aussi rare qu'on en cherche réellement.
Je vois l'intérêt ou le plaisir rompre des noeuds légers, formés pour un seul jour, et j'entends accuser l'amitié,
qui, cependant, leur était étrangère !
 
On aime son ami sans intérêt vulgaire, on l'aime pour
en être aimé ; il fait partie de notre famille :
un ami est un frère que nous avons choisi. [...]
Tous les échanges sont avantageux avec un être
 qu'on aime et dont on est aimé.
S'il souffre, on partage ses peines ; mais la douleur
qu'on ressent est adoucie par la certitude
d'alléger la sienne,
et par cette émotion qui naît dans notre âme
aussitôt que nous remplissons un devoir.
Lorsqu'à son tour on éprouve un revers,
au lieu de se trouver seul avec le malheur, on reçoit
des consolations si tendres, si touchantes
 qu'on cesse d'accuser le sort pour bénir l'amitié. [...]


Un ami est d'une autre nature que le reste des hommes. Ceux-ci nous dissimulent nos défauts, ou nous
en font apercevoir avec malignité ;
un ami nous en parle sans nous blesser ;
 il nous reproche nos fautes, et,
dans le monde, il sait les excuser.
On ne sent à quel point il peut être cher qu'après
avoir été longtemps le compagnon fidèle
de sa bonne et de sa mauvaise fortune.
 Que d'émotions on éprouve en se livrant au souvenir
 des périls communs, si l'on a traversé avec lui
les orages d'une longue révolution !
 
Ce n'est jamais sans attendrissement qu'on se dit :
Nous avions mêmes pensées et mêmes espérances ;
tel événement nous pénétra de joie,
tel autre nous fit gémir.
 Unissant nos efforts, un jour nous parvînmes à sauver
un infortuné ;
il nous pressa tous deux ensemble dans ses bras.
Bientôt des dangers nous menacèrent : il fallut fuir,
le sort, nous sépara ; mais nous étions toujours
 présents l'un à l'autre.
 
 Il craignait pour moi, je craignais pour lui.
 Je lisais encore dans son âme ; je disais :
Telle frayeur l'agite, il forme tel projet, il conçoit
telle espérance. Enfin, nos peines ont disparu ;
et combien le repos a de charmes !
nous le goûtons ensemble.
 
C'est une absurdité que de s'enorgueillir de la réputation
d'un homme à qui l'on est uni par les liens du sang ;
 mais on peut être fier des rares qualités de son ami.
Les noeuds qu'il a formés ne sont point l'ouvrage
du hasard ; et, puisqu'on a mérité son estime,
 on lui ressemble au moins par les qualités du coeur.
 
Je prends une haute opinion de l'homme à qui j'entends exagérer ou les talents ou les vertus de ses amis.
 Il possède les qualités dont il parle, puisqu'il a
 besoin de les supposer à ceux qu'il aime. [...]
En révérant l'amitié, ne craignons point d'assigner
le rang qu'elle doit occuper dans nos coeurs.
 Une femme est la véritable compagne de notre destinée,
 et l'amitié ne doit être que l'auxiliaire de l'amour. [...]
On ne profane point le nom d'ami en le donnant
à plusieurs hommes, s'ils inspirent une haute estime,
 un tendre intérêt, si l'on ressent toutes leurs peines,
 tous leurs plaisirs, et si l'on est capable
de dévouement envers eux. [...]
 
Oh ! pourquoi l'amour et l'amitié peuvent-ils
cesser d'exister ?
 Pourquoi ne sont-ils pas éternels dans tous les coeurs ?
 Si l'on est trompé dans ses affections,
le plus sûr moyen d'adoucir sa douleur est de former
 encore des résolutions généreuses pour conserver,
pour exalter l'estime de soi-même.
 
Si ton ami t'abandonne, si ta femme se rend indigne
de ton amour, n'ajoute pas au poids de tes chagrins
le fardeau de la haine ; qu'elle ne prenne jamais la place
 des sentiments qui faisaient ton bonheur :
pardonne aux êtres dont tu fus aimé les peines
qu'ils te causent, en te souvenant des jours
qu'ils ont embellis pour toi. [...]
 
 
Joseph Droz, Essai sur l'art d'être heureux

Antony and The Johnsons - Thank You For Your Love (Official Video)

mercredi 22 août 2012

PATMOS - MY PARADISE

Between Leros and Ikaria is the ascetic shape of Patmos, called the Jerusalem of the Aegean due to overwhelming atmosphere of the island during the great celebrations of Christianity.

mercredi 1 août 2012


Trois histoires de ma vie ( extrait) -Steve Jobs

[...]
La première histoire parle de relier les points. [...] Vous ne pouvez pas relier les points en regardant vers l'avenir. Vous pouvez seulement les relier quand vous regardez en arrière. Donc vous devez croire que les points se relieront dans votre futur. Vous devez croire en quelque chose - vos tripes, la destinée, la vie, le karma, ce que vous voulez. Cette approche ne m'a jamais quittée, et cela a fait toute la différence dans ma vie.


Ma deuxième histoire parle d'amour et de perte. [...] Je suis pratiquement sûr que rien de tout cela ne serait arrivé si je n'avais pas été viré de chez Apple. C'était un médicament au goût horrible, mais je pense que le patient en avait besoin. Parfois la vie vous frappe dans la tête avec une brique. Ne perdez pas la foi. Je suis convaincu que la seule chose qui m'a poussée à avancer fut que j'aimais ce que je faisais. Vous devez trouver ce que vous aimez. Et cela est aussi vrai pour votre travail que pour vos amours. [...] Comme pour tout ce qui concerne le coeur, quand vous l'aurez trouvé, vous le saurez. Et, comme toutes les grandes histoires d'amour, ce sera simplement de mieux en mieux au cours des années. Donc continuez de chercher jusqu'à ce que vous trouviez. Ne baissez pas les bras.

Ma troisième histoire parle de la mort. [...] Me rappeler que je serai bientôt mort est l'outil le plus efficace que j'ai trouvé pour m'aider à faire les grands choix de ma vie. Parce que presque tout - les attentes, la fierté, la peur d'être embarrassé ou de l'échec - ces choses disparaissent devant la mort, laissant uniquement ce qui est vraiment important. Vous rappeler que vous allez mourir est la meilleure façon d'éviter le piège de penser que vous avez quelque chose à perdre. Vous êtes vraiment nu. Il n'y a aucune raison de ne pas suivre votre coeur. [...]

Steve Jobs, PDG de Apple Computer et de Pixar Animation Studios, 12 juin 2005, Traduction Fab Perrin

Joseph Droz - Se libérer du poids de l'opinion.

En suivant la route où se presse et s'agite la foule, on s'éloigne du bonheur, puisque la plupart des hommes se plaignent de leur sort. Si l'on choisit un sentier différent, on ne peut se dérober aux traits de la censure, puisque la multitude suppose qu'on s'égare. C'est donc une insigne folie que d'espérer à la fois le bonheur et l'approbation des hommes. [...] 

Une vérité qu'il faudrait présenter sous mille formes à la jeunesse, c'est que le bonheur exige du courage. Tel homme a des qualités estimables, une famille intéressante, des amis éprouvés, une fortune égale à ses besoins ; son sort vous paraît doux : que le public en juge différemment ! Cet homme, dit le public, a de l'intelligence ; pourquoi n'a-t-il pas augmenté sa fortune ? Il pouvait se distinguer, pourquoi n'a-t-il pas sollicité telle place? Il se pique d'une originalité ridicule, ou plutôt nous le jugions trop favorablement ; et puisqu'il est sans crédit, c'est qu'il ne peut en obtenir. 
Si cet homme n'a pas de courage, plaignez-le ; ils finiront par le rendre honteux de son bonheur. [...] 

Bizarre contradiction ! On juge ses idées avec complaisance, on prononce sur celles des autres avec sévérité ; et chaque jour on sacrifie des principes qu'on estime à la peur d'être blâmé par des gens qu'on méprise. 

A l'instant où j'échappe au joug de l'opinion, quel horizon vaste et serein se développe à mes yeux ! Les plaisirs de la vanité s'enfuient, j'acquiers ceux du repos et de l'indépendance. De combien d'heures je vois s'accroître mes journées ! Je n'en sacrifierai plus au désir inquiet de conserver un protecteur, d'éclipser des rivaux ; je n'en donnerai plus à la triste étiquette ; c'est pour moi désormais que je prolongerai d'agréables veilles. Les caprices des hommes ont perdu sur moi leur empire. Pauvre, j'ignorerai les douleurs qu'excitent la raillerie déchirante et l'accablant mépris ; riche, d'oisifs importuns n'ordonneront point mes dépenses, et l'heureux choix de mes plaisirs multipliera mes richesses. [...] 

J'entends des hypocrites m'accuser ; j'entends des hommes faibles demander s'il n'est point dangereux de prêcher ainsi le mépris de l'opinion. [...] Le méchant et le sage brisent tous deux le joug de l'opinion : l'un pour faire plus mal, l'autre pour faire mieux que le commun des hommes. 

Qu'un être dépravé commette moins de fautes en cédant aux caprices de l'opinion que s'il s'abandonnait à ses propres erreurs, je le conçois. Il est des passions cruelles et des vices honteux qu'elle réprouve, au milieu même de ses égarements ; mais elle donne à la fausseté le nom de politesse, à la lâcheté, le titre de prudence. Craignez le ridicule est sa maxime favorite ; et, pour former des hommes, il faudrait que, jusqu'au fond des coeurs, on imprimât cette autre maxime : Ne crains que les remords ! 

Non, tu n'auras point à rougir de mes leçons, toi qu'une âme simple et généreuse rend digne du bonheur ; mais suis avec courage la route que je trace. [...] Consulte les hommes instruits par les leçons des sages et de l'expérience ; consulte ceux auxquels tu voudrais ressembler : ils t'apprendront surtout à descendre en toi-même. Interrogée de bonne foi, la conscience nous éclaire. Dans le tumulte de nos vices, malgré nous elle se fait entendre, et, si nos passions l'altèrent, après l'orage elle fait reparaître encore la vérité : ainsi le fleuve, troublé par la tempête, aussitôt qu'il se calme, réfléchit de nouveau l'azur du ciel et la verdure de ses rives. [...]

jeudi 5 juillet 2012

Albert Einstein

Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue.

lundi 25 juin 2012

Le désaccord

"Il n'est pas rare qu'un désaccord entre amis, alimenté par une réplique cinglante, fasse naître par après une charité plus grande : c'est le cas lorsque sont corrigés les traits qui paraissent déplaisants chez l'ami."

Isidore de Séville, Livre III, Sur le bien suprême.

lundi 18 juin 2012

Rabbi Nachman de Breslau

"Là où sont tes pensées, tu es. Veille donc à ce que tes pensées soient bien là où tu veux être."

Christian Bobin - La folle allure (Extrait)

La légèreté, elle est partout, dans l’insolente fraîcheur des pluies d’été, sur les ailes d’un livre abandonné au bas d’un lit, dans la rumeur des cloches d’un monastère à l’heure des offices, une rumeur enfantine et vibrante, dans un prénom mille et mille fois murmuré comme on mâche un brin d'herbe, dans la fée d’une lumière au détour d’un virage sur les routes serpentines du Jura, dans la pauvreté tâtonnante des sonates de Schubert, dans la cérémonie de fermer  lentement les volets le soir, dans une fine touche de bleu, bleu pale, bleu-violet, sur les paupières d’un nouveau-né, dans la douceur d’ouvrir une lettre attendue, en différant une seconde l’instant de la lire, dans le bruit des châtaignes explosant au sol et dans la maladresse d’un chien glissant sur un étang gelé, j’arrête là, la légèreté , vous voyez bien, elle est partout donnée. Et si en même temps, elle est rare, d’une rareté incroyable, c’est qu’il nous manque l’art de recevoir, simplement recevoir ce qui nous est partout donné.

Sublime & exceptionnel tableau provenant d'une collection privée


vendredi 8 juin 2012

Découverte : Ted Hughes Poèmes (1957-1994) trad. de l'anglais par Jacques Darras et Valérie Rouzeau, préface de Jacques Darras Gallimard, 2009

« Il y a des blaireaux écrasés, des agneaux qui naissent la tête tranchée, des saumons monstres tapis au fond de lacs écossais opaques, qu'on ferre et qui résistent de toute leur puissance vitale. Il y a des faucons, des brochets, des renards nocturnes, bref toute une galerie de prédateurs sur lesquels règne, cynique et dérisoire, un corbeau mythique du nom de Crow. Ted Hughes n'est pas qu'un poète animalier, comme on a trop vite cru. C'est un explorateur de la cruauté qui est au fond de l'être vivant, bête ou homme. Une espèce de poète darwinien moderne ayant croisé les chemins de la fable celtique ancienne. L'héritier de Yeats l'Irlandais mais aussi du guerrier de la Somme Wilfrid Owen, essayant d'articuler ensemble la beauté, la terreur et la pitié. »  (Jacques Darras, dos du livre)

Antony and the Johnson - Alda Merini_Non ho bisogno di denaro

dimanche 3 juin 2012

RÉVERENCE

Face à sa mort imminente, entouré de ses vrais amis (Le Bret et Ragueneau, qui connaissent ses faiblesses) et de Roxane, sous la lune qui lui est si chère (référence au Voyage dans la lune écrit par le vrai Cyrano de Bergerac), Cyrano fait ses adieux. Il décide de se lever pour ne pas attendre la mort passivement, pour livrer, seul, son dernier combat, ce combat qu'il a mené toute sa vie durant, contre tous les maux de l'homme et de la société. Ses derniers mots (ultima verba), consacrés à
« son panache », évoquent à la fois son chapeau orné d'une plume et sa bravoure, traits physique et moral qui ont défini ce héros chevaleresque de cape et d'épée tout au long de la pièce.

CYRANO, est secoué d'un grand frisson et se lève brusquement.
— Pas là ! non ! pas dans ce fauteuil !
On veut s'élancer vers lui.
Ne me soutenez pas ! — Personne !
Il va s'adosser à l'arbre.
Rien que l'arbre !
Silence.
Elle vient. Je me sens déjà botté de marbre,
Ganté de plomb !
Il se raidit.
Oh ! mais !… puisqu'elle est en chemin,
Je l'attendrai debout,
Il tire l'épée.
Et l'épée à la main !
LE BRET. — Cyrano !
ROXANE, défaillante. — Cyrano !
Tous reculent épouvantés.
CYRANO. — Je crois qu'elle regarde…
Qu'elle ose regarder mon nez, cette Camarde !
Il lève son épée.
Que dites-vous ?… C'est inutile ?… Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !
Qu'est-ce que c'est que tous ceux-là ! — Vous êtes mille ?
Ah ! je vous reconnais, tous mes vieux ennemis !
Le Mensonge ?
Il frappe de son épée le vide.
Tiens, tiens ! — Ha ! ha ! les Compromis,
Les Préjugés, les Lâchetés !…
Il frappe.
Que je pactise ?
Jamais, jamais ! — Ah ! te voilà, toi, la Sottise !
Je sais bien qu'à la fin vous me mettrez à bas ;
N'importe : je me bats ! je me bats ! je me bats !
Il fait des moulinets immenses et s'arrête haletant.
Oui, vous m'arrachez tout, le laurier et la rose !
Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose
Que j'emporte, et ce soir, quand j'entrerai chez [Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
J'emporte malgré vous,
Il s'élance l'épée haute.
Et c'est…

L'épée s'échappe de ses mains, il chancelle, tombe dans les bras de Le Bret et de Ragueneau.
ROXANE, se penchant sur lui et lui baisant le front.

— C'est ?…
CYRANO, rouvre les yeux, la reconnaît et dit en souriant

— Mon panache.

jeudi 31 mai 2012

Jean d'Ormesson

«Tout le bonheur du monde est dans l'inattendu»

Danser avec le chaos - Jean-François Vézina

Dans son livre, Jean François Vézina invite précisément le lecteur





 à arrêter de vouloir tout contrôler et à accueillir l'inattendu dans sa vie. 



«Il y a dans la vie de chacun des événements qui surviennent et qui remettent tout en question. Cela peut être une rencontre, une rupture amoureuse, une maladie, ou un accident, explique l'auteur.

Face à ce chaos apparent il y a deux façons de réagir: soit en craignant ce chaos soit en choisissant de l'aborder avec curiosité, alors nous nous donnons l'occasion de nous réinventer !
Après tout, ce qui risque de nous faire tomber peut aussi nous apprendre à danser…


Il met également l'accent sur ce qu'il nomme le paradoxe de l'individualisme.

«Il y a une hyper responsabilisation de la société qui exige beaucoup de tout le monde, il faut être performant, avoir un travail, être heureux dans le couple, en bonne santé, dit Jean-François Vézina.

À force de responsabiliser à outrance les individus, ils finissent par se sentir coupables. Il est donc important de relativiser ce désir de perfection qui est sournois et qui finit par évacuer la vie de nos vie».

L'inattendu, ce n'est pas ce que nous attendons, mais bien ce qui nous attend.
Comment recevez-vous ce que vous n'avez pas «demandé» à la vie?

Alors que nous aimons être en contrôle, que nous cherchons les lignes droites et les chemins tracés d'avance, certains événements nous propulsent inévitablement hors des sentiers battus. 

Accepter de converser avec l'inattendu et s'ouvrir à la nouveauté,
  c'est découvrir avec émerveillement que la vie a bien plus d'imagination que nous!

JOHN LENON

«La vie c'est ce qui arrive quand on se préparait à faire autre chose».

Les hasards nécessaires de Jean François VEZINA

La synchronicité dans les rencontres qui nous transforment

 

Chaque rencontre a le pouvoir de transformer le cours de notre histoire. Nous faisons tous l'expérience de coïncidences qui nous déroutent parce qu'elles semblent résolument tourner le dos au hasard.

Nous avons tous rencontré «par hasard» des personnes qui se sont mystérieusement trouvées sur notre route et qui en ont modifié radicalement la trajectoire. Et si les circonstances qui surviennent à des moments précis de notre vie étaient orchestrées dans un but qui échappe à notre conscience?

Qu'est-ce qui nous prédispose à de telles rencontres? Pouvons-nous supposer que nous avons affaire à des messages de l'inconscient qui franchissent, de façon fulgurante, les portes du réel?

Inspiré par le concept de synchronicité du psychiatre suisse Carl Gustav Jung, ce livre propose de nouvelles voies de compréhension reliées à la passionnante question de la synchronicité relationnelle.

samedi 26 mai 2012

ERNEST RENAN

"On ne doit jamais écrire que de ce qu'on aime. L'oubli et le silence sont la punition qu'on inflige à ce qu'on a trouvé laid ou commun, dans la promenade à travers la vie."

Joyful Abandon


samedi 19 mai 2012

La fontaine Medicis


Ce que donne L'amour

Le devoir sans amour nous rend acharné
La responsabilité sans amour nous rend impitoyable
La justice sans amour nous rend dur
La vérité sans amour nous rend critique
L'intelligence sans amour nous rend rusé
La gentillesse sans amour nous rend hypocrite
L'ordre sans amour donne un esprit étroit
L'honneur sans amour nous rend orgueilleux
La possession sans amour nous rend avare
La foi sans amour nous rend fanatique
La vie sans amour est sans valeur.

Refuser d'aimer hypocritement - Thomas Merton, Nul n'est une île, Editions du Seuil 1956

La charité n'est ni faible, ni aveugle. Elle est essentiellement prudente, juste, tempérée, et forte. Si toutes nos vertus ne se fondent en charité, notre amour n'est pas sincère. Quiconque veut vraiment aimer son frère refuse de l'aimer hypocritement. Si nous voulons aimer les autres, décidons-nous à les bien aimer, ou notre amour n'est qu'illusion.

AIMER SANS BLESSER .Maurice Zundel, Vivre Dieu, Presses de la Renaissance, Paris 2007

Les autres sont comme nous. Ils sont en route, ils ont à se faire, à s'accomplir, à dépasser leurs limites, à se libérer comme nous de leur moi préfabriqué et passéiste. Et nous ne pouvons pas vivre sans les aimer. Comment les aimer dans la liberté, dans la transparence, sans nous blesser à leurs limites et sans les blesser par les nôtres ? Là encore, il faut vider nos centres, il faut nous installer à la racine de la vie d'autrui, à la racine de leur personnalité, il faut aller au bout de leur inconscient, en esprit, là où leur vie finit sa source aux yeux. Et quand nous les avons rejoints dans la lumière infinie, quand nous avons créé un espace illimité autour d'eux, alors nous pouvons les aimer sans réserve parce que nous les aimons dans leur devenir, nous les aimons dans leur avenir, nous les aimons dans l'infini pour les atteindre en un jour, comme nous-mêmes, si eux et nous sommes fidèles à notre vocation essentielle.

C'est dans la mesure où nous ne posons pas de limites en nous et les aidons, en nous affranchissant de nous-mêmes de nos frontières, à s'affranchir des leurs, c'est dans cette mesure que la communion entre les hommes, que les amitiés et les amours humaines peuvent se nouer et s'éterniser. Il est totalement impossible de se joindre et de joindre les autres sans passer par ce chemin de lumière et d'amour qui est le Dieu vivant caché au plus intime de nous.

vendredi 20 avril 2012

PRENDRE LE TEMPS DE DIRE

Un jour, un enseignant demanda à ses étudiants d'écrire les noms des autres étudiants dans la classe sur deux feuilles de papier et de laisser un espace entre chaque nom. Puis, il leur dit de penser à la chose la plus agréable qu'ils pourraient dire de chacun de leurs camarades et de le noter.

Cela a pris le reste du cours pour finir cette tâche, et chaque étudiant quitta la salle en remettant ses feuilles à l'enseignant.

Ce samedi-là, l'enseignant nota le nom de chaque étudiant sur une feuille individuelle pour chacun, et inscrivit ce que tout le monde avait dit de chacun.

Le lundi, il a donné à chaque étudiant sa liste respective.


Avant longtemps, la classe entière souriait. « Vraiment? » qu'il entendit chuchoté. « Je ne savais pas que j'avais autant d'importance pour qui que ce soit! » et, « Je ne savais pas que les autres m'aimaient autant.» fut la plupart des commentaires.

Personne n'a plus jamais parlé de ces papiers dans la classe à nouveau. Il n'a jamais su s'ils en avaient discutés après la classe ou avec leurs parents, mais peu importe. L'exercice était arrivé à son but. Les étudiants étaient contents l'un de l'autre.

Ce groupe d'étudiants termina finalement l'année.

Quelques années plus tard, un des étudiants fut tué au Viêt-nam et l'enseignant assista aux funérailles de cet étudiant spécial. Il n'avait jamais vu un homme dans un cercueil militaire avant. Il avait l'air si élégant, si mature.

L'église fut remplie par ses amis. Un à un, ceux qui l'avaient aimé sont allés pour une dernière fois voir le cercueil. L'enseignant fut le dernier à y aller.

Comme il se tenait là, un des soldats qui était porteur du cercueil, est venu vers lui. Il lui demanda : « Étiez-vous l'enseignant de math de Marc? »

Il hocha la tête en signe de « oui. »

Alors il lui dit: « Marc m'a beaucoup parlé de vous. »

Après les funérailles, la plupart des anciens camarades de classe de Marc sont allés déjeuner ensemble. Les parents de Marc étaient là , attendant de parler avec son enseignant de toute évidence. « Nous voulons vous montrer quelque chose, » dit son père en sortant un portefeuille de sa poche. « Ils ont trouvé ça sur Marc quand il a été tué. Nous avons pensé que vous pourriez le reconnaître ». En ouvrant le portefeuille, il a soigneusement enlevé deux morceaux de papier qui avaient évidemment été collés, pliés et repliés plusieurs fois.

L'enseignant a su sans même regarder que les papiers étaient ceux où il avait énuméré toutes les bonnes choses que chacun des camarades de Marc avait dit de lui.

« Merci beaucoup pour avoir fait cela, » dit la mère de Marc.« Comme vous pouvez le voir, Marc l'a gardé précieusement. »

Tous les anciens camarades de classe de Marc ont commencé à se rassembler autour de l'enseignant.

Charlie (l'enseignant) sourit d'une façon plutôt gênée et dit, « J'ai toujours ma liste dans le tiroir du haut de mon bureau à la maison. »

La femme de Chuck (un ancien étudiant) dit : « Chuck m'a demandé de mettre le sien dans notre album de mariage.

« J'ai le mien aussi, » dit Marilyne. « Il est dans mon journal intime. »

Alors Vicky, une autre camarade de classe, prit son livre de poche, en sortit son fragile morceau de papier contenant la liste et le montra au groupe. Puis elle dit : « Je porte ceci avec moi tout le temps » et sans battre de l'oeil, elle poursuivit: « Je pense que nous avons tous gardé notre liste. »

C'est à ce moment que l'enseignant s'est finalement assis et s'est mis à pleurer. Il a pleuré pour Marc et pour tous ses amis qui ne le reverraient plus jamais.

La quantité de gens dans la société est si grande que nous oublions que cette vie se terminera un jour. Et nous ne savons pas quand le jour viendra. Alors, s'il vous plaît, dites aux gens que vous aimez et dont vous vous souciez, qu'ils sont spéciaux et importants. Dites-leur avant qu'il ne soit trop tard...

Souvenez-vous que vous récoltez ce que vous semez,

PUISSE CE JOUR ÊTRE AUSSI SPÉCIAL QUE VOUS L'ÊTES! ;)

mercredi 18 avril 2012

On ne badine pas avec l'amour

… mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.»
 
Alfred de Musset

mardi 27 mars 2012

XOXO

L'Espoir - Le Dictateur - Charlie Chaplin 1940

Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne.

Je voudrais aider tout le monde dans la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits.

Nous voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains.

Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.

L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir cyniques.

Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous pensons beaucoup trop et nous ne ressentons pas assez. Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d’humanité. Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu. Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité, l’amitié et l’unité de tous les hommes.

En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui torture les faibles et emprisonne des innocents.

Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront, et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr.

Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.

Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes-machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.

Vous n’êtes pas des machines !

Vous n’êtes pas des esclaves !

Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.

Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.

Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.

Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir : le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le pouvoir : le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.

Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.

Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.

Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !

L'Espoir - Le Dictateur - Charlie Chaplin 1940

jeudi 22 mars 2012

Pour enfants de 7 à 77 ans : A lire : Loin des yeux prés du coeur de Thierry Lenain / Illustrations : Philippe Poirier

Comme la plupart des livres de Thierry LENAIN, "Loin des yeux, près du coeur" parle droit au coeur. Les enfants ont eux aussi leurs histoires d'amour. Elles sont encore plus belles quand elles font fi des différences. Elles sont encore plus émouvantes quand elles perdurent au-delà d'une séparation.
Adultes : à consommer sans modération ... comme bon nombre de livres de jeunesse.

Une très belle histoire, touchante, d'un enfant aveugle qui tombe amoureux d'une Malienne, la suite dans le livre..

Quatrième de couverture

"Aïssata et moi, nous nous donnions la main. Moi qui ne voyais rien, je lui appris à écouter le pas des gens. Elle voulut m'enseigner les couleurs. Le jaune, c'est comme le soleil qui chauffe sur la peau..."

vendredi 9 mars 2012

A lire : Délivrance de Degeye - Extrait

Extrait :
« (…) Vanessa était une femme libre. Elle exerçait une profession exaltante, le métier de mes rêves : reporter. Avec elle, j’allais enfin changer de vie. Je le vivais déjà dans ma tête ! Puis, coup de tonnerre ! Un soir, rentrée d’une enquête dans les pays baltes, éreintée et cassante, Vanessa refusa tout net que je me reconvertisse dans le journalisme. “On n’abandonne pas la proie pour l’ombre !”, décréta-t-elle. Elle ne valait pas mieux que “mes vieux”. J’étais effondré. Je ne le montrai pas. Et, comme un malheur n’arrive jamais seul, je ne vis plus Daisy qu’à la sauvette : une vengeance supplémentaire de sa mère. Je ne répliquai pas. Je passai de plus en plus de nuits blanches. Mais il me restait l’école. Comme à chaque fin d’année scolaire, j’évoquai l’histoire de Primo Levi. Il me sembla voir, pour la première fois, de la lassitude sur le visage de mes étudiants. (…) C’en était trop. (…) »

mardi 10 janvier 2012

Alain Petitjean (Sémaphores) : « La crise pousse les collectivités locales à soutenir leurs entreprises industrielles traditionnelles »

Depuis 25 ans, le cabinet Sémaphores conseille les collectivités locales en matière économique. Il a publié en novembre 2011 la deuxième édition de l’Observatoire de l’action économique régionale, en partenariat avec l’Association des régions de France (ARF). Regards sur la crise avec Alain Petitjean, son fondateur.

Les collectivités locales ont-elles un rôle à jouer dans cette vague de désindustrialisation ?

J’observe que les territoires ont depuis dix ans mené des démarches intéressantes en matière économique. Les régions se sont par exemple approprié les démarches de pôles de compétitivité et de clusters en cofinançant les budgets de manière efficace avec l’Etat.
En revanche, cette implication a accentué un tropisme régional qui est de soutenir quasi-exclusivement la high-tech, l’innovation et les secteurs de pointe. Or, ces secteurs ne représentent que 15 % de l’économie.
Le fait de ne pas aider suffisamment les entreprises industrielles traditionnelles est un suicide collectif pour l’emploi. C’est l’industrie qui crée de l’emploi. Le textile, par exemple, renait de son déclin avec les tissus « intelligents ».
Le secteur du bois, donné pour mort, est à nouveau porteur.
Il ne faut pas abandonner le cœur d’une filière, sinon il n’y aura plus de jeunes pousses. L’impact positif de la crise est que les collectivités locales prennent conscience de cette réalité et reviennent à des aides aux PME pas forcément high-tech mais créatrices d’emplois, dans la métallurgie, les ossatures bois, etc.
Il ne s’agit pas de ne plus aider l’innovation mais de ne pas oublier le tissu des entreprises industrielles.

Les collectivités locales ont-elles les moyens de s’impliquer dans la revitalisation de leurs bassins d’emplois fragilisés ?

Non, les lois n’impliquent pas suffisamment les territoires. En ce qui concerne les obligations de revitalisation de certaines entreprises qui ferment leur site, inscrite dans la loi de programmation pour la cohésion sociale en 2005, les conventions de revitalisation des bassins d’emplois ne prévoient pas d’associer les collectivités locales.
Cela se fait parfois, souvent à l’initiative du préfet, mais pas toujours. Certains territoires, comme Rennes, se sont emparés du sujet avec la création du fonds de revitalisation d’Ille-et-Vilaine, impliquant la région, l’agglomération et le département, animé par Idea 35.
Mais c’est un exemple assez rare.
Il ne faut pas oublier que la loi Raffarin de décentralisation en 2004 donne uniquement aux régions un rôle de coordinateur. En outre, les régions ne sont pas équipées en ressources humaines en matière économique.
Elles ont donc défini une gamme d’aides aux PME orientées vers l’idée de guichet. C’est une erreur. La PME n’a pas le temps d’aller chercher des aides.
Certaines collectivités ont compris qu’il fallait identifier et solliciter ces PME pour mieux les aider. C’est le cas de l’Ile-de-France, avec le programme Pm’Up en 2008, qui est basé sur des appels à projets, avec l’intervention de cabinets privés pour monter les dossiers et une aide globale assurée sur trois ans.

Les régions multiplient les fonds de capital-risque pour répondre au besoin de financement des entreprises. Cela va-t-il dans le bon sens ?

Le fait qu’elles aient renforcé leurs outils de capital risque et de capital développement est une bonne chose mais cela ne permet pas de couvrir le besoin de toutes les PME.
En effet, le capital-risqueur doit miser au moins 300 000 euros pour que cela soit intéressant. Beaucoup de petites entreprises n’ont pas de projets de cette envergure. Par ailleurs, le capital-risque est pro-cyclique, c’est-à-dire qu’il est dynamique quand l’économie l’est.
Les capitaux-risqueurs ont diminué de moitié leurs investissements pendant la crise par manque de projets. Dans cette période, les prêts participatifs sont plus efficaces.

De quelles façons les territoires pourraient-ils être plus pertinents dans leur soutien au tissu industriel local ?

Le profil moyen d’une entreprise en croissance, c’est en général une PME de 25 personnes qui a le projet de créer 13 emplois. Le point-clé de l’intervention des territoires se situe à cette étape.
La région Rhône-Alpes par exemple est une des mieux équipées en matière économique. Son programme d’aides est assez large et permet de couvrir tous les besoins (immobilier, investissement matériel, contrat de filière, etc.).
La Loire-Atlantique bénéficie d’une bonne capacité des acteurs privés et publics à travailler ensemble. La Basse-Normandie a compris aussi la nécessité d’interventions rapides et ciblées, au travers de son dispositif Contrat de relance économique territorial pour l’emploi (Crete).
Je vois aussi de plus en plus de régions qui créent des directions communes de l’emploi et du développement économique. C’est un axe de progrès. Cela leur permet d’aller à la rencontre des PME pour connaître leurs besoins en ressources humaines et leurs plans d’emplois.

euxième édition de l’Observatoire de l’action économique régionale -Novembre 2011

www.lagazettedescommunes.com

lundi 9 janvier 2012

Gap peine à décoller à l'international

À l'international, son activité s'est rétrécie de 7% depuis février. Le groupe, en difficulté sur son marché domestique depuis de nombreuses années, comptait pourtant sur son extension géographique pour retrouver des couleurs. Depuis 2007, il a fermé environ 150 points de vente à l'enseigne Gap aux États-Unis. Ces deux prochaines années, il va encore en fermer 189, soit 20% du parc.

En fait, l'Asie est la seule région du monde où le groupe enregistre une croissance de ses ventes. Gap triplera ses points de vente en Chine, pour en aligner 45 fin 2012. Le 9e magasin a ouvert en novembre à Hongkong. Par ailleurs, un premier Gap en Amérique latine a été inauguré à Santiago du Chili en octobre. Le Panama et la Colombie suivront cette année.

Incroyable : Biomiscanthus fabrique des emballages à partir de graminée

Le Miscanthus (aussi appelé "roseau de Chine") vous est peut-être inconnu, mais René Marchal connaît lui cette plante sur le bout des doigts. Fondateur de la marque et entreprise Biomiscanthus, il en a fait son matériau de base pour produire un bioplastique d'avant-garde. Biodégradable et compostable, "son mode de fabrication est parfaitement compatible avec celui des plastiques traditionnels et ne nécessite donc aucune modification des outils de production" contrairement à beaucoup d'autres bioplastiques, explique René Marchal. Un argument déterminant pour la rentabilité de ce type de matériau. Le Biomiscanthus entend se positionner comme un concurrent direct au PVC ou au PET, les deux plastiques les plus couramment utilisés pour les emballages.
René Marchal prévoit entre 10 et 30 embauches d'ici 5 ans pour les filiales et les usines de production, dont la première devrait démarrer l'an prochain en Lozère.
Domaine : Biomatériaux
Pays : France
Date de création : 2009
Effectif : 3

La Mongolie

Malgré le ralentissement mondial, le Fond monétaire international (FMI) prévoit que la Mongolie terminera l’année 2011 avec une croissance économique de 11,5%, bien d’avantage que la Chine, l’Inde, le Brésil ou la Russie, et ce n’est que le début.

‘’ La Mongolie est appelée à devenir l’une des économies qui croîtront le plus rapidement au monde.’’

l’indice MSE-Top20, qui regroupe les 20 principales entreprises cotées à la bourse de Mongolie, a gagné 138% en 2010. En date du 28 octobre, il avait pris plus de 44% depuis début 2011, contre une perte de 6,5% pour l’indice phare de la bourse de Toronto. 

La Mongolie n’est pas devenue la nouvelle coqueluche des investisseurs par hasard. Fermé au monde par des décennies de communisme et des croyances voulant que la
Terre ne doit pas être exploitée, le pays se réveille aujourd’hui assis sur un potentiel minier à faire saliver n’importe quelle nation de la planète. Charbon, cuivre, or, uranium, molybdène, terres rares : le territoire mongol semble accoucher d’une découverte chaque fois qu’un géologue y creuse un trou. La Mongolie est coincée entre la Russie et la Chine, deux puissances affamées de ressources, la Mongolie occupe donc une position parmi les plus stratégiques de tout le globe.

dimanche 8 janvier 2012

Great Point Energy transforme le charbon en énergie propre !!

Avec Great Point Energy, l'énergie "sale" devient "propre" : la start-up américaine, basée à Cambridge, dans le Massachussetts, ne transforme pas encore le plomb en or mais le charbon en gaz naturel. Un filon très prometteur puisque le charbon est l'énergie fossile la plus abondante sur la planète et représente 40% de l'électricité consommée dans le monde.
Si la technologie d'hydrométhanisation n'est pas nouvelle en elle-même, Great Point Energy est parvenu à la rendre très bon marché et promet en plus la capture du CO2 produit, pour une énergie sans aucun rejet de gaz à effet de serre. "Le gaz produit est beaucoup plus facile à transporter que le charbon ou le pétrole", ajoute la société, "et nos prix de revient sont compétitifs par rapport au gaz naturel extrait". L'entreprise a levé 250 millions de dollars de fonds propres auprès de partenaires américains et chinois.
Domaine : Energie propre
Pays : Etats-Unis
Date de création : 2004
Effectif : 30
Site Internet : www.greatpointenergy.com

Génial ! Eole Water transforme l'air en eau

Une éolienne qui produit de l'eau : voici l'invention atypique d'Eole Water, une PME de 6 personnes basée à Saint-Tulle, dans les Alpes de Haute Provence. Son éolienne, de plus de 30 mètres, aspire l'air ambiant pour le condenser sur une surface longue de 5 km. L'eau est ensuite stockée dans une cuve, prête à la consommation. "Notre éolienne produit jusqu'à 1 000 litres d'eau potable par jour", assure Marc Parent, le fondateur d'Eole Water. Objectif : alimenter en eau potable des régions isolées.
Une première éolienne est en train d'être installée à Abu Dhabi. "Nous nous adressons exclusivement à des pouvoirs publics afin de créer des villages en complète autosuffisance eau/énergie", explique Marc Parent. En juin 2010, la société a bénéficié d'un fonds d'amorçage privé de 1,4 million d'euros pour développer son projet.
Domaine : Eau potable
Pays : France
Date de création : 2008
Effectif : 6
Site Internet : www.eolewater.com

Un fauteuil pour Louise

Très touchée par un reportage télé vu hier, je partage avec vous, et vous invite a participer pour les aider a financer leurs actions.

  •  Qui est Louise ?
 
Louise a 6 ans, et est atteinte d’une maladie génétique très rare : le syndrome d’Aicardi-Goutières.
 
Louise est la petite sœur d’une ancienne élève de BEP SASO. Elle grandit, et le matériel dont elle a besoin n’est plus adapté. Ses parents doivent acheter un fauteuil, un équipement pour la toilette, un siège auto... et faire des travaux d’aménagement dans leur maison de Gamaches.
 
L’achat de matériel est en partie remboursé par la Sécurité Sociale grâce à l’aide du CAMS et du secteur pédiatrique de l’Hôpital d’Abbeville. Mais le handicap de Louise est tel que de nombreux accessoires sont nécessaires. Ceux-ci sont en général très chers, et ne sont malheureusement pas ou très mal remboursés.
 

  •  Quel est le projet de l’association "Un fauteuil pour Louise" ?
Le projet "Un fauteuil pour Louise" a pour but de trouver les financements nécessaires à l’achat de matériel paramédical pour Louise.
 
Afin de mener à bien ce projet, l’association "Un fauteuil pour Louise" a vu le jour en avril 2005. A l’origine du projet, Mlle Laurence HOUBART, professeur de Sciences et Techniques Médico-Sociales pour les élèves de BEP Carrières Sanitaires et Sociales du Lycée Professionnel du Vimeu de Friville-Escarbotin.
 
Le lancement officiel du projet a eu lieu en septembre 2005, au Lycée du Vimeu. Il a été présenté par Madame BETRANCOURT, Proviseure du Lycée du Vimeu (et Présidente d’Honneur de l’association), M. JORE, Chef de Travaux et vice-président de l’association, et Mlle HOUBART, professeur et Présidente de l’association.
 
Mlle HOUBART a souhaité donner une autre dimension à ses actions, en mettant en place une chaîne de solidarité autour d’un même projet (le handicap et les maladies génétiques) au sein du lycée, mais aussi sur toute la région du Vimeu.
 

  • Quelles actions sont menées ?
Un travail avait déjà été mené autour des maladies génétiques avec comme aboutissement la mise en place d’un arbre à dons, et la vente d’objets confectionnés par les élèves de BEP SASO et de CAP Petite Enfance, lors du Téléthon. La vente de ces objets a continué pendant le marché de noël, dans le lycée.

Depuis le mois d’avril 2005, des affiches ont été mises en place dans de nombreux magasins, ainsi que des tirelires. Des actions ont également été organisées au lycée Boucher de Perthes d’Abbeville, par Mélanie, la sœur de Louise. Ceci a permis de récolter des dons.
 
Le Conseil Régional de Picardie (à qui le Lycée du Vimeu a présenté le projet) a accordé une subvention de 500€ pour l’achat de matériel pédagogique de base.
 
Mlle HOUBART a présenté le projet à plusieurs écoles maternelles du secteur, et la plupart l’ont choisi comme projet d’école pour l’année scolaire 2005-2006. De cette manière, de nombreuses actions en faveur de Louise et sur le thème du handicap et des maladies génétiques ont eu lieu tout au long de l’année scolaire.
Les pompiers, les gendarmes de Friville, les policiers d’Abbeville, des clubs sportifs, la Communauté de Communes du Vimeu Industriel, des crèches, des haltes garderies et des maisons de retraite s’investissent , et tissent une véritable chaîne de solidarité. Elles aident à réaliser le rêve d’une mère : faire qu’un jour, grâce à l’achat d’un fauteuil électrique, Louise aille d’elle-même faire un bisou à sa maman.

  • Comment participer ?
Tous ceux qui veulent aider à réaliser ce rêve (particuliers, associations, clubs, commerces ou entreprises), qui désirent des affiches, des tirelires, faire un don... peuvent contacter l’association :

Un fauteuil pour Louise

8 Rue des Sources
Hantecourt
80140 VISMES-AU-VAL
Tél : 06.70.16.76.38
Mél : demus.sylvie@wanadoo.fr
http://membres.lycos.fr/louiseleclercq/