mardi 27 mars 2012

XOXO

L'Espoir - Le Dictateur - Charlie Chaplin 1940

Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne.

Je voudrais aider tout le monde dans la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits.

Nous voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains.

Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.

L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir cyniques.

Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous pensons beaucoup trop et nous ne ressentons pas assez. Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d’humanité. Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu. Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité, l’amitié et l’unité de tous les hommes.

En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui torture les faibles et emprisonne des innocents.

Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront, et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr.

Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.

Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes-machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.

Vous n’êtes pas des machines !

Vous n’êtes pas des esclaves !

Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.

Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.

Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.

Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir : le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le pouvoir : le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.

Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.

Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.

Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !

L'Espoir - Le Dictateur - Charlie Chaplin 1940

jeudi 22 mars 2012

Pour enfants de 7 à 77 ans : A lire : Loin des yeux prés du coeur de Thierry Lenain / Illustrations : Philippe Poirier

Comme la plupart des livres de Thierry LENAIN, "Loin des yeux, près du coeur" parle droit au coeur. Les enfants ont eux aussi leurs histoires d'amour. Elles sont encore plus belles quand elles font fi des différences. Elles sont encore plus émouvantes quand elles perdurent au-delà d'une séparation.
Adultes : à consommer sans modération ... comme bon nombre de livres de jeunesse.

Une très belle histoire, touchante, d'un enfant aveugle qui tombe amoureux d'une Malienne, la suite dans le livre..

Quatrième de couverture

"Aïssata et moi, nous nous donnions la main. Moi qui ne voyais rien, je lui appris à écouter le pas des gens. Elle voulut m'enseigner les couleurs. Le jaune, c'est comme le soleil qui chauffe sur la peau..."

vendredi 9 mars 2012

A lire : Délivrance de Degeye - Extrait

Extrait :
« (…) Vanessa était une femme libre. Elle exerçait une profession exaltante, le métier de mes rêves : reporter. Avec elle, j’allais enfin changer de vie. Je le vivais déjà dans ma tête ! Puis, coup de tonnerre ! Un soir, rentrée d’une enquête dans les pays baltes, éreintée et cassante, Vanessa refusa tout net que je me reconvertisse dans le journalisme. “On n’abandonne pas la proie pour l’ombre !”, décréta-t-elle. Elle ne valait pas mieux que “mes vieux”. J’étais effondré. Je ne le montrai pas. Et, comme un malheur n’arrive jamais seul, je ne vis plus Daisy qu’à la sauvette : une vengeance supplémentaire de sa mère. Je ne répliquai pas. Je passai de plus en plus de nuits blanches. Mais il me restait l’école. Comme à chaque fin d’année scolaire, j’évoquai l’histoire de Primo Levi. Il me sembla voir, pour la première fois, de la lassitude sur le visage de mes étudiants. (…) C’en était trop. (…) »