vendredi 16 août 2013

J'aurais voulu..


J'ai écrit beaucoup de cartes postales cet après-midi. En écrivant, je ressentais un amour profond pour tous les amis à qui j'écrivais. J'avais le cœur rempli de gratitude et d'affection, et j'aurais voulu pouvoir prendre chacun de mes amis dans mes bras et leur laisser savoir tout ce qu'ils signifient pour moi et combien ils me manquent. On dirait que parfois la distance crée la proximité, l'absence crée la présence, la solitude crée la communauté ! Je sentais tout mon être, corps, intelligence et esprit, aspiré à donner et à recevoir l'amour sans condition, sans crainte, sans réserve.

Pourquoi me faudrait-il jamais penser ou dire quelque chose qui ne soit pas amour ? Pourquoi devrais-je abriter une rancune, ressentir haine ou jalousie, me montrer soupçonneux ? Pourquoi ne pas toujours donner et pardonner, encourager et élever, offrir remerciements et louange ? Pourquoi pas ?

Henri J. M. Nouwen, Journal de la dernière année, Editions Bellarmin 2004, p. 105-106

mardi 13 août 2013

Georges Séféris

La veille,, un peu après minuit, 

" Je naquis, sur l'île appelée Patmos".

Alors que le jour se levait j'étais en haut de Chora.
La mer, immobile, tel du métal, reliait les îles alentours.

Pas même une feuille ne respirait, dans la lumière qui s'accentuait.

La paix était telle une coquille parfaitement intacte.
Je restai cloué sur place par cette sentence

puis je m'entendis murmurer : " Viens et regarde..."

Georges Séféris, 
Transcription de l'Apocalypse de saint Jean. 1966

patmos dhodhekanisos