dimanche 28 juillet 2013

Cléopatre - par Jean Léon Gérôme.


A lire : LES 7 NUITS DE LA REINE de CHRISTIANE SINGER

Sept nuits, parce que c'est dans l'obscur, l'intime, l'inconnaissable, que réside la vérité de ce que nous sommes, et non dans les rôles sociaux et les évidences quotidiennes ...

Sept nuits, parce que les moments qui tissent notre destin, l'amour, la perte d'un être cher, une révélation sur notre origine, ne sont peut être pas plus nombreux.

Sept nuits, comme un reflet inverse des sept jours de la Création, et a travers ces Sept nuits, la romancière fait surgir un inoubliable visage de femme.

Voilà comment parle Livia, Christiane Singer, dont nous savons à quelle hauteur elle vivait, mais jamais elle n'avait écrit de si belles pages, si profondes et si chaleureuses dans ce livre qui ne vous quittera jamais.

mercredi 10 juillet 2013

Sisters !


Les yeux de l’âme




Deux hommes, tous les deux sérieusement malades, occupaient la même chambre d’hôpital. Un des deux hommes pouvait s'asseoir dans son lit pendant une heure chaque après-midi afin d'évacuer les fluides de ses poumons. Son lit était à côté de la seule fenêtre de la chambre. L'autre homme devait passer des journées couché sur son dos.
      Les hommes parlaient pendant des heures. Ils parlaient de leurs épouse et famille, leur maison, leur emploi, leur participation dans le service militaire et leurs lieux de vacances favoris.
Et chaque après-midi, quand l'homme dans le lit près de la fenêtre pouvait s'asseoir, il passait le temps à décrire à son compagnon de chambre tout ce qu'il pouvait voir dehors. . L'homme dans l'autre lit commença à vivre pour ces périodes d'une heure où son monde était élargi et égayé par toutes les activités et couleurs du monde extérieur.
        De la chambre, la vue donnait sur un parc avec un beau lac. Les canards et les cygnes jouaient sur l'eau tandis que les enfants faisaient naviguer leurs bateaux modèles. Les jeunes amoureux marchaient, bras dessus bras dessous, parmi des fleurs de chaque couleur de l'arc-en-ciel. De grands arbres décoraient le paysage et une belle vue de la ville pouvait être aperçue dans la distance. Pendant que l'homme près de la fenêtre décrivait tout ceci dans le détail exquis, l'homme de l'autre côté de la chambre fermait ses yeux et imaginait la scène pittoresque.
       Lors d'un bel après-midi, l'homme près de la fenêtre décrit une parade qui passait par là. Bien que l'autre homme ne pouvait pas entendre l'orchestre, il pouvait la voir avec l’œil de son imagination tellement son compagnon la dépeignait avec des mots descriptifs.
Les jours et les semaines passèrent. Un matin, l'infirmière de jour est arrivée pour apporter l'eau pour leurs bains et trouva le corps sans vie de l'homme près de la fenêtre, qui était mort paisiblement dans son sommeil. Elle était attristée et appela les préposés pour prendre son corps. Dès qu'il sentit que le temps était approprié, l'autre homme demanda s'il pouvait être déplacé à côté de la fenêtre. L'infirmière était heureuse de le transférer et après s'être assurée qu'il était confortablement installé, elle le laissa seul.
Lentement, péniblement, il se monta vers le haut sur un coude pour jeter son premier coup d’œil dehors. Enfin il aurait la joie de le voir lui-même. Il s'étira pour se tourner lentement vers la fenêtre près du lit. Tout ce que l’œil vit, fût un mur.
L'homme demanda à l'infirmière pourquoi son compagnon de chambre décédé avait décrit de si merveilleuses choses. L'infirmière répondit que l'homme était aveugle et ne pouvait même pas voir le mur. Elle dit :
«  Peut-être, il a juste voulu vous encourager. »  

Il y a un bonheur énorme à rendre d'autres heureux, en dépit de nos propres situations. La peine partagée est la moitié de la douleur, mais le bonheur une fois partagé, est doublé. 

Aujourd'hui est un cadeau, c'est pourquoi il s'appelle le présent.

dimanche 7 juillet 2013