
lundi 28 mars 2011
dimanche 27 mars 2011
A lire.: La Touche étoile de Benoîte Groult
Les mots sont bruts, les phrases expéditives mais les pages sont douces, d'une tendresse juste. 'La Touche étoile' est un roman auquel on ne peut résister. C'est un cri contre le temps, une déclaration d'amour à la vie qui vous brûle les sentiments. C'est aussi le récit courageux d'une femme qui vieillit dans son corps alors que les années glissent sur ses passions. Un traité sur la vérité de l'âge, doublé d'une histoire d'amour qui défie le temps, pour un roman qui, déjà, fait date.
Livre a lire.: Lawrence d’Arabie La Quête du désert d'Olivier et Patrick Poivre d’Arvor
'Tous les hommes rêvent mais pas de la même façon. Ceux qui rêvent de nuit, dans les replis poussiéreux de leur esprit, s'éveillent le jour et découvrent que leur rêve n'était que vanité.
Mais ceux qui rêvent de jour sont dangereux, car ils sont susceptibles, les yeux ouverts, de mettre en oeuvre leur rêve afin de pouvoir le réaliser. C'est ce que je fis.' Ainsi parlait Lawrence d'Arabie, incarnation d'un rêve chevaleresque qui a captivé et captive encore des générations entières. Héros pour les uns, mystificateur pour les autres, cet aventurier doté d'une énergie et d'un charisme hors du commun traversa l'histoire avec fougue et panache et finit sa vie dans un sanctuaire isolé, hanté par un désir obsessionnel d'anonymat.
mardi 22 mars 2011
A lire.: Bribes de sagesse d'Ella Maillart
Tès tôt Ella Maillart se lie aux récits d'aventures et aux cartes géographiques. Vers 1913, à Genève, elle rencontre"Miette', avec laquelle, dès 1921, elle règne sur des voiliers performants, gagne des régates, fonde et dirige le premier club féminin hockey sur terre. Mais Miette abandonne et le " vivre en mer' d'Ella Maillart s'éteint : "La vagabonde des mers' (1942). Dactylo, voyageur de commerce, modèle, actrice, professeur de français, doublure sportive, elle défend, durant quatre ans, la Suisse aux championnats du monde de ski. En 1930, une rencontre l'ayant encouragée à faire des reportages, elle accepte que la veuve de J. London l'aide à se rendre à Moscou où la comtesse Tolstoi l'héberge... Fasquelle lui commande 'parmi la jeunesse Russe' et grâce au 'Petit parisien', Ella Maillart se rend en Chine et ose avec Fleming des terres d'une extrême pauvreté voire des régions les plus secrètes du globe. Un temps à Chandolin, où elle fait construire un chalet en mémoire d'une colline sacrée du Maharishi, elle repart pour le Népal qui rouvre ses frontières. Elle a écrit 'The Land of the Sherpas' et organisé des voyages culturels en Asie. Le matin du 27 mars 1997, Ella Maillart part en paix pour son dernier voyage.
Résumé du livre
La quête de Dieu, qu'Ella Maillart nommait le 'Grand tout', est indissociable de l'itinéraire de sa longue vie d'exploratrice infatigable, de photographe curieuse et d'écrivain voyageuse (1903-1997). Ce reccueil regroupe essentiellement des extraits d'ouvrages ou d'entretiens dans lesquels l'auteur a livré des fragments de sa pensée sur le monde. Ce choix est complété par quelques textes qu'Ella Maillart apprécie particulièrement et qui nourrissaient sa réflexion. Ils sont issus des tradistions hindoues, bouddhiques ou chrétiennes. Si on peut aujourd' hui lire ou relire les récits de voyage d'Ella Maillart et contempler les magnifiques photographies qu'elle en rapporta, il ne faut pas oublier qu'elle entreprit tous ces périples en attendant de trouver les réponses aux questions lancinantes qui la poursuivaient.
Chuang Tzou/Ella Maillart
[ Gilbert Sinoué ]
Gandhi
Les Nouvelles Nourritures, ANDRÉ GIDE
« Mon bonheur est d’augmenter celui des autres. J’ai besoin du bonheur de tous pour être heureux.
Il m’a depuis longtemps paru que la joie était plus rare, plus difficile et plus belle que la tristesse. Et quand j’eus fait cette découverte, la plus importante sans doute qui se puisse faire durant cette vie, la joie devint pour moi non seulement (ce qu’elle était) un besoin naturel mais bien encore une obligation morale. Il me parut que le meilleur et plus sûr moyen de répandre autour de soi le bonheur était d’en donner soi-même l’image, et je résolus d’être heureux. »
samedi 19 mars 2011
Hans et Sophie Scholl « Lettres et carnets » Editions Taillandier 2008
« la vie, c’est une grande aventure vers la lumière ».
Hans Scholl
Texte de Charlie Chaplin
j'ai essayé de remplacer des personnes irremplaçables,
et d'oublier des personnes inoubliables.
J'ai agi par impulsion,
j'ai été déçu par des gens que je croyais incapables de me décevoir,
mais j'ai déçu des gens , moi aussi.
J'ai tenu quelqu'un dans mes bras pour le protéger,
j'ai ri des fois quand il ne fallait pas,
je me suis fait des amis éternels,
j'ai aimé, et l'ai été en retour,
mais j'ai été aussi repoussé.
J'ai été aimé, et quelque fois je n'ai pas su aimer,
j'ai vécu d'amour, et fait des promesses éternelles,
Mais je me suis brisé le coeur tant de fois.
J'ai pleuré en écoutant de la musique ou en regardant des photos.
Je suis déjà tombé amoureux d'un sourire,
j'ai déjà crû mourir par tant de nostalgie
et...
j'ai eu peur de perdre quelqu'un de très spécial
( que j'ai fini par perdre )...
Mais j'ai survécu !
Et je vis encore !
Et la vie, je ne m'en passe pas...
Et toi non plus tu ne dois pas t'en passer... Vis !
Ce qui est vraiment bon, c'est de se battre avec persuasion,
embrasser la vie avec passion,
perdre avec classe et vaincre en osant,
parce que le monde appartient à celui qui ose
et...
LA VIE C'EST BEAUCOUP TROP
pour être insignifiante !
A Lire: Un plus grand espoir d'Ilse Aichinger:
Je t'ai demandé
Tu m'as répondu non.
Je t'ai demandé si j'étais jolie...
Tu m'as répondu non.
Je t'ai demandé si j'étais dans ton coeur...
Tu m'as répondu non.
Je t'ai demandé si tu pleurais si je partais loin...
Tu m'as répondu non.
Alors j'ai commencé à marcher
Puis tu m'as rattrappé par la main puis tu m'as dit :
Je ne t'aime pas bien, je t'aime
Tu n'es pas jolie, tu es magnifique
Tu n'es pas dans mon coeur, tu es mon coeur
Et je ne pleurerais pas si tu pars, je mourrai.
Christiane Singer
mardi 15 mars 2011
INVICTUS - William Ernest Henley
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.
In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbow'd.
Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.
It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate:
I am the captain of my soul.
Vivre en soi, ce n'est rien ;
il faut vivre en autrui.A qui puis-je être utile
et agréable, aujourd'hui ?
Voilà, chaque matin,
ce qu'il faudrait se dire.Et, le soir, quand des cieux
la clarté se retire,
heureux à qui son coeur
tout bas a répondu :
"Ce jour qui va finir,
je ne l'ai pas perdu.
Grâce à mes soins, j'ai vu,
sur une face humaine,
la trace d'un plaisir
ou l'oubli d'une peine".Anonyme
Gide, Les Nourritures Terrestres.
A lire absolument.: Avicenne ou la route d'ispahan de Gilbert Sinoué

« Moi, Abou Obeïd el-Jozjani, je te livre ces mots. Ils m’ont été confiés par celui qui fut mon maître, mon ami, mon regard, vingt-cinq années durant : Abou Ali ibn Sina, Avicenne pour les gens d’Occident, prince des médecins, dont la sagesse et le savoir ont ébloui tous les hommes, qu’ils fussent califes, vizirs, princes, mendiants, chefs de guerre ou poètes. De Samarkand à Chiraz, des portes de la Ville-Ronde à celles des soixante-douze nations, de la magnificence des palais aux humbles bourgs du Tabaristan, résonne encore la grandeur de son nom ».
Ainsi commence le récit consacré à l’une des plus hautes figures de la pensée universelle, Avicenne, né voilà mille ans à Boukhara. À dix-huit ans, il est déjà le médecin le plus renommé de son temps. Pris dans les remous et les guerres qui agitent, au début du XIe siècle, les confins de la Turquie et de la Perse, il connaît des fortunes diverses : médecin choyé, vizir écouté, proscrit, errant, nomade, prisonnier ; allant de ville en ville, franchissant déserts et montagnes. Sa dernière étape le mène à Ispahan, la cité sublime, terme de sa course. Ibn Sina, le cheikh el-raïs, meurt à cinquante-sept ans après avoir bu à grands traits, jusqu’à l’ivresse, à la coupe du savoir et de l’amour.
Le mot de l'auteur : "Ce livre est né d’un rendez-vous manqué. J’avais commencé l’écriture d’une biographie romancée de Omar Khayam, lorsque je suis tombé sur un roman de Amin Maalouf qui venait de paraître : Samarkand. Coïncidence, l’ouvrage relatait la vie de… Omar Khayam. J’ai donc abandonné mon projet, jeté au feu la quarantaine de pages écrites et je me suis replié sur Avicenne découvert au fil de mes lectures sur la Perse de l’an mille. Un grand merci donc à Amin Maalouf."
lundi 14 mars 2011
Extrait - Robert LAMOUREUX
La fatigue, Monsieur, c'est un prix toujours
juste,
C'est le prix d'une journée d'efforts et de luttes.
C'est
le prix d'un labeur, d'un mur ou d'un exploit,
...Non pas le prix
qu'on paie, mais celui qu'on reçoit.
C'est le prix d'un travail,
d'une journée remplie,
C'est la preuve, Monsieur, qu'on marche avec
la vie.
Extrait de Robert Lamoureux
Mais se sentir plier sous le poids formidable
Des
vies dont un beau jour on s'est fait responsable,
Savoir qu'on a
des joies ou des pleurs dans ses mains,
...Savoir qu'on est l'outil,
qu'on est le lendemain,
Savoir qu'on est le chef, savoir qu'on est
la source,
Aider une existence à continuer sa course,
Et pour
cela se battre à s'en user le coeur...
Cette fatigue-là, Monsieur,
c'est du bonheur.
L'irréductible - Paul Claudel
Il fut ce matelot laissé à terre et qui fait de la peine à la gendarmerie, Avec ses deux sous de tabac, son casier judiciaire belge et sa feuille de route jusqu'à Paris. Marin dorénavant sans la mer, vagabond d'une route sans kilomètres, Domicile inconnu, profession, pas... « Paul, Homme de Lettres » Le malheureux fait des vers en effet pour lesquels Anatole France n'est pas tendre ; Quand on écrit en français, c'est pour se faire comprendre. L'homme tout de même est si drôle avec sa jambe raide qu'il l'a mis dans un roman. On lui paie parfois une blanche, il est célèbre chez les étudiants. Mais ce qu'il écrit, c'est des choses qu'on ne peut lire sans indignation. Car elles ont treize pieds quelquefois et aucune signification. Le prix Archon-Despérousses n'est pas pour lui, ni le regard de M. de Monthyon qui est au ciel. Il est l'amateur dérisoire au milieu des professionnels. Chacun lui donne de bons conseils ; s'il meurt de faim, c'est sa faute. On ne se la laisse pas faire par ce mystificateur à la côte. L'argent, on n'en a pas de trop pour Messieurs les Professeurs. Qui plus tard feront des cours sur lui et qui seront tous décoré de la Légion d'Honneur. Nous ne connaissons pas cet homme et nous ne savons qui il est. Le vieux Socrate chauve grommelle dans sa barbe emmêlée ; Car une absinthe coûte cinquante centimes et il en faut au moins quatre pour être saoûl : Mais il aime mieux être ivre que semblable à aucun de nous. Car son coeur est comme empoisonné, depuis que le pervertit Cette voix de femme ou d'enfant - ou d'un ange qui lui parlait dans le paradis! Que Catulle Mendès garde sa gloire, et Sully Prud'homme ce grand poète ! Il refuse de recevoir sa patente en cuivre avec une belle casquette. Que d'autres gardent le plaisir avec la vertu, les femmes, l'honneur et les cigares. Il couche tout nu dans un garni avec une indifférence tartare. Il connaît les marchands de vins par leur petit nom, il est à l'hôpital comme chez lui : Mais il vaut mieux être mort que d'être comme les gens d'ici. Donc célébrons tous d'une seule voix Verlaine, maintenant qu'on nous dit qu'il est mort. C'était la seule chose qui lui manquait, et ce qu'il y a de plus fort, C'est que nous comprenons tous ses vers maintenant que nos demoiselles nous les chantent, avec la musique Que de grands compositeurs y ont mise et toute sorte d'accompagnements séraphiques ! Le vieil homme à la côte est parti ; il a rejoint le bateau qui l'a débarqué Et qui l'attendait en ce port noir, mais nous n'avons rien remarqué; Rien que la détonation de la grande voile qui se gonfle et le bruit d'une puissante étrave dans l'écume. Rien qu'une voix, comme une voix de femme ou d'enfant, ou d'un ange qui appelait : Verlaine ! dans la brume.
(1868 - 1955)
lundi 7 mars 2011
Risquer..
Rire, c’est risquer de paraître fou ;
Pleurer, c’est risquer de paraître sentimental ;
Rechercher les autres, c’est s’exposer aux complications ;
Dévoiler ses sentiments, c’est risquer de montrer sa vraie nature ;
Traîner ses idées, ses rêves devant la foule, c’est risquer de les perdre ;
Aimer, c’est risquer de ne pas être aimé en retour ;
Espérer, c’est risquer le désespoir ;
Essayer, c’est risquer l’échec.
Mais il faut prendre des risques car ne rien risquer c’est plus hasardeux.
Celui qui ne risque rien, ne fait rien, n’est rien.
Il peut éviter la souffrance et la tristesse
mais il ne peut apprendre le vrai sens des sentiments,
du renouvellement, de la sublimation, de l’amour de la vie.
Enchaîné par ses certitudes, il est esclave, il a abandonné la liberté.
Seul celui qui risque et se risque est libre…
Albert Coccoz, guide de haute montagne,
disparu dans une avalanche,
avec sa femme et sept autres personnes.
Sören Kierkegaard
Celui qui ne sait faire cela, se trompe lui-même quand il pense pouvoir aider les autres.
Pour aider un être, je dois certainement comprendre plus que lui, mais d’abord comprendre ce qu’il comprend.
Si je n’y parviens pas, il ne sert à rien que je sois plus capable et plus savant que lui.
Si je désire avant tout montrer ce que je sais, c’est parce que je suis orgueilleux et cherche à être admiré de l’autre plutôt que de l’aider.
Tout soutien commence avec humilité devant celui que je veux accompagner, et c’est pourquoi je dois comprendre qu’aider n’est pas vouloir maîtriser mais vouloir servir.
Si je n’y arrive pas, je ne puis aider l’autre.
Sören Kierkegaard
La joie et la tristesse - Khalil Gibran (Le prophète) extrait
Il répondit :
Votre joie est votre tristesse sans masque.
Et le même puits d'où jaillit votre rire a souvent été rempli de vos larmes.
Comment en serait-il autrement ?
Plus profonde est l'entaille découpée en vous par votre tristesse, plus grande est la joie que vous pouvez abriter.
La coupe qui contient votre vin n'est-elle pas celle que le potier flambait dans son four ?
Le luth qui console votre esprit n'est-il pas du même bois que celui creuse par les couteaux ?
Lorsque vous êtes joyeux, sondez votre coeur, et vous découvrirez que ce qui vous donne de la joie n'est autre que ce qui causait votre tristesse.
Lorsque vous êtes triste, examinez de nouveau votre coeur. Vous verrez qu'en vérité vous pleurez sur ce qui fit vos délices.
Certains parmi vous disent : La joie est plus grande que la tristesse", et d'autres disent: "Non, c'est la tristesse qui est la plus grande.
Moi je vous dit qu'elles sont inséparables.
Elles viennent ensemble, et si l'une est assise avec vous, à votre table, rappelez-vous que l'autre est endormie sur votre lit.
En vérité, vous êtes suspendus, telle une balance, entre votre tristesse et votre joie.
Il vous faut être vides pour rester immobiles et en équilibre.
Lorsque le gardien du trésor vous soulève pour peser son or et son argent dans les plateaux, votre joie et votre tristesse s'élèvent ou retombent.
Un jour
Un jour,
quand nous aurons maîtrisé les vents,
les vagues, les marées et la pesanteur,
nous exploiterons l'énergie de l'amour.Alors, pour la seconde fois
dans l'histoire du monde,
l'homme aura
découvert le feu.Pierre Teilhard de Chardin
La mesure de l'homme - Mahatma K. Gandhi
L'hommage est dû à celui ou à celle qui se bat dans l'arène, dont le visage est couvert de poussière et de sueur, qui va de l'avant vaillamment, qui commet des erreurs et en commettra encore, car il n'y a pas d'efforts humains sans erreurs et imperfections. C'est à lui ou à elle qu'appartient l'hommage, à celui ou à celle dont l'enthousiasme et la dévotion sont grands, à celui ou à celle qui se consume pour une cause importante, à celui ou à celle qui, au mieux, connaîtra le triomphe du succès, et au pis, s'il échoue, saura qu'il a échoué alors qu'il risquait courageusement.
C'est pourquoi la place de cet homme ou de cette femme ne sera jamais avec ces âmes tièdes et timides qui ne connaissent ni la victoire ni la défaite.
Mahatma K. Gandhi
Mark Twain
quickly, kiss slowly, love truly, laugh uncontrollably, and never regret anything that made you smile. Twenty years from now you will be more disappointed by the things you didn't do than by the ones you did. So throw off
the bowlines. Sail away from the safe harbor. Catch the trade winds in your sails. Explore. Dream. Discover.
~ Mark Twain ~
Marc Aurèle les imperfections aussi participent de la beauté
Dans ce point de vue, il ne regardera pas avec moins de plaisir la gueule béante des bêtes féroces, que les images qu'en font les peintres ou les sculpteurs. Sa sagesse trouvera dans les personnes âgées une sorte de vigueur et de beauté aussi touchantes, pour lui, que les grâces de l'enfance. Il envisagera du même œil beaucoup d'autres choses qui ne sont pas sensibles à tout le monde, mais seulement à ceux qui se sont rendu bien familier le spectacle de la nature et de ses différents ouvrages".
Pensées pour moi-même, livre III, art. 2,
On ne badine pas avec l'amour (acte 2 scène V)
Brel...
Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns. d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. Des passions. des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indiffé...rence, aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite d’être vous. Jacques Brel
l’humanité tout entière a besoin de toi, là où tu es, unique, et donc irremplaçable.
... il n’y aurait pas de symphonie.
Si le mot disait : ce n’est pas un mot qui peut faire une page,
... il n’y aurait pas de livre.
Si la pierre disait : ce n’est pas une pierre qui peut monter un mur,
... il n’y aurait pas de maison.
Si la goutte d’eau disait : ce n’est pas une goutte d’eau qui peut faire une rivière,
... il n’y aurait pas d’océan.
Si le grain de blé disait : ce n’est pas un grain de blé qui peut ensemencer un champ,
... il n’y aurait pas de moisson.
Si l’homme disait : ce n’est pas un geste d’amour qui peut sauver l’humanité,
... il n’y aurait jamais de justice et de paix, de dignité et de bonheur sur la terre des hommes.
Comme la symphonie a besoin de chaque note,
Comme le livre a besoin de chaque mot,
Comme la maison a besoin de chaque pierre,
Comme l’océan a besoin de chaque goutte d’eau,
Comme la moisson a besoin de chaque grain de blé,
l’humanité tout entière a besoin de toi, là où tu es, unique, et donc irremplaçable.
A LIRE.: LES CAVALIERS DE KESSEL
De Kaboul aux grandes steppes, le voyage à travers l'Afghanistan ancestral et majestueux est un véritable carnet de route enivrant et multicolore. Pourtant, au creux de ces étonnants paysages, se déroulent de sombres drames. Pour Ouroz, le splendide tchopendoz, le cavalier légendaire, ce sera l'apprentissage de la défaite, de la souffrance et de la haine. Fils du grand Toursène, c'est vers son père qu'Ouroz revient vaincu et honteux, mais plus fou, plus déterminé et plus orgueilleux encore. Mokkhi, le bon sais, fera quant à lui la rencontre de l'amour dans les bras de Zéré, mais avec elle, il connaîtra aussi l'avidité, la cupidité, le goût du meurtre, puis la déchéance et le mépris. Sur cette route interminable dont l'aridité assèche le coeur de ceux qui l'empruntent, ils affronteront le pire d'eux-mêmes et reviendront pervertis et perdus... pour quelle gloire ? Guardi Guedj, celui que l'on nomme "l'aïeul de tout le monde" détient une part de réponse : simplement parce que les hommes furent jetés sur la Terre pour accomplir leur destin. --Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot
LE MOT ( Victor Hugo)
Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes ;
TOUT, la haine et le deuil !
Et ne m'objectez pas que vos amis sont sûrs
Et que vous parlez bas.
Ecoutez bien ceci :
Tête-à-tête, en pantoufle,
Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dites à l'oreille du plus mystérieux
De vos amis de cœur ou si vous aimez mieux,
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,
Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre,
Un mot désagréable à quelque individu.
Ce MOT — que vous croyez que l'on n'a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre —
Court à peine lâché, part, bondit, sort de l'ombre ;
Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin ;
Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;
Au besoin, il prendrait des ailes, comme l'aigle !
Il vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera ;
Il suit le quai, franchit la place, et cætera
Passe l'eau sans bateau dans la saison des crues,
Et va, tout à travers un dédale de rues,
Droit chez le citoyen dont vous avez parlé.
Il sait le numéro, l'étage ; il a la clé,
Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe, entre, arrive
Et railleur, regardant l'homme en face dit :
"Me voilà ! Je sors de la bouche d'un tel."
Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel.
Pablo Neruda -IL MEURT LENTEMENT CELUI QUI....
IL MEURT LENTEMENT CELUI QUI....
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu.
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant!
Risque-toi aujourd'hui!
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement!
Ne te prive pas d'être heureux!
Pablo Neruda "Prix Nobel de Littérature 1971"